Un jardin c’est une pièce en plus ! C’est également un lieu de détente mais c’est surtout un espace qui produit beaucoup de « déchets verts ».
Voilà pourquoi, il est essentiel de bien le concevoir, afin d’éviter des allers-retours à la déchèterie et ainsi faire des économies !
Mais surtout valorisez vos « déchets verts » qui sont une ressource !
Donc voici quelques conseils pour concevoir au mieux votre espace.
Tout d’abord, renseignez vous sur les documents d’urbanismes de votre commune et leurs recommandations (PLU : Plan Local d’Urbanisme / PLUI : Plan Local d’Urbanisme Intercommunautaire/ règlement de lotissement…).
Ensuite observez les caractéristiques paysagères de votre environnement (rural, urbain, littoral…). L’observation est la clef ! Elle vous permettra de faire les bons choix en termes de matériaux, de végétation, de couleur…
Après posez vous les « bonnes » questions. Voulez une terrasse, un potager, une zone de jeux, de détente… ou tout en même temps !
Et enfin, éviter les solutions toutes faites ! Comme les matériaux peu qualitatifs, non pérennes…
Une fois ces étapes passées, vous pouvez vous mettre en action !
Tout d’abord l’extérieur ! C’est étrange me direz vous ? Pas si sûr…
Car le premier élément sera la clôture. En effet, elle participe à la fois à la qualité de l’espace public puisqu’elle doit s’harmoniser avec le paysage environnant, et à votre espace.
C’est un élément architectural à part entière qui doit être faire l’objet de beaucoup de soin.
Donc si vous optez pour une haie, sachez qu’elle vous protègera des vents et sera une zone refuge pour la petite faune mais également un garde manger pour cette dernière et les insectes pollinisateurs, qui rappelons le sont des alliés indispensables à notre alimentation !
Mais ne perdons pas de vue notre objectif de départ qui est de concevoir un jardin zéro déchet, donc privilégiez les espèces à petit développement qui nécessiteront des tailles moins fréquentes.
Et rappelons que du 1er avril au 31 juillet, on ne taille pas ses haies, c’est une directive européenne sur la nidification.
A présent, nous pouvons passer à l’intérieur !
Concernant les surfaces enherbées, je vous conseille de :
- conserver la végétation en place, en effet, elle est parfaitement adaptée à votre terrain
- pratiquer la tonte mulching (il s’agit de laisser sur place l’herbe finement coupée qui se décompose naturellement et vient enrichir le sol, de plus cela maintient un bon taux d’humidité)
- pratiquer une tonte haute environ 8 cm, cette pratique n’a que des avantages car :
.Les racines se développent en profondeur, donc l’herbe est plus résistante à la sécheresse
.Diminue les risques d’invasions de plantes non désirées, car l’ombre évite la germination
.Maintient un sol plus humide et plus fertile ce qui freinera l’installation de la mousse
.Ralentit le développement du gazon et par conséquent produit moins de déchets de tonte
Vous pouvez également installer une prairie fleurie, pour cela choisissez un mélange de plantes sauvages d’origine régionale, ou installer « un carré pour la biodiversité ».
Concernant les arbres, il est important de rappeler qu’en moyenne on compte un arbre pour 150m² de surface et qu’il est plus que judicieux d’opter pour des arbres à développement moyen, c’est-à-dire 8 m de haut à l’âge adulte.
En effet, si vous prenez des espèces à grand développement cela se traduira par une grande ombre portée, chez vous donc moins de lumière mais aussi chez votre voisin.
Pour les surfaces difficiles à entretenir, privilégiez les plantes couvre sol.
Et pour les cheminements, pourquoi ne pas opter pour les pas japonais ou des allées en broyât.
Compostez ! Le compostage permet d’obtenir un support de culture et un fertilisant 100% naturel, grâce à un processus de transformation des déchets organiques (déchets de cuisine, déchets verts) par des micro-organismes et petits animaux (bactéries, vers de terre), qui vous serviront si vous souhaitez mettre en place un potager.
Et rappelons qu’en décembre 2023, le compostage sera obligatoire ! Et oui, cela fait partie de la loi anti gaspillage alimentaire.
Broyez vos tailles de haie à la tondeuse, si le diamètre ne dépasse pas 1cm. Ce broyât sera ensuite utilisé comme paillis dans vos massifs.
Et si le diamètre de vos branches est supérieur à 1cm, soit vous pouvez les broyer avec un broyeur de végétaux, soit vous pouvez réaliser une haie morte ou haie de Benjes ou encore haie sèche (c’est une haie composée essentiellement de bois mort entassé sur une ligne de longueur variable) qui ne le sera pas vraiment ! C’est un fantastique réservoir de biodiversité, en plus d’être esthétique et d’avoir plusieurs vies !
En effet elle sera décomposée par les insectes, bactéries et champignons, qui sont à la base de nombreuses chaînes trophiques.
Elle va accueillir de nombreux visiteurs, auxiliaires, insectes et animaux ! Les oiseaux s’en serviront d’observatoire. Leurs déjections contenant des graines d’arbres et d’arbustes vont permettre d’enrichir la haie en graines de plantes locales.
Et avec les années, votre haie morte va se tasser peu à peu, laissant place aux arbres et arbustes qui auront pu germer. Vous aurez donc une haie naturelle !
En attendant, elle protégera du vent les cultures à ses côtés et vous servira de tuteur pour faire grimper des légumes tels que les courges …
Vous pouvez également adopter des gallinacées ! Si vous avez le temps de vous en occuper bien sûr !
Car en plus de vous fournir des œufs, elles déparasiteront votre terrain ! Et oui, c’est un coup double !
J’espère vous avoir donné des pistes d’amélioration pour votre jardin afin que vous puissiez arriver à un jardin zéro déchet.
Audrey Hennequin
Source et © : ADEME